Depuis quelques années, la rumeur enfle. Une neuvième planète se cacherait aux confins de notre Système solaire. Ce qui a mis la puce à l'oreille des astronomes ? Les orbites particulières de plusieurs objets de la ceinture de Kuiper. Toutes les hypothèses y passent. Même celles qui avancent que cette neuvième planète serait une exoplanète capturée par notre Système solaire. Ou... un petit trou noir !
Les simulations de l'évolution de notre Système solaire, quant à elles, peinent à expliquer la configuration de ce petit coin d'Univers. Parce qu'il leur manque des informations, avancent des chercheurs de l'université de Colombie britannique (Canada) et de l'université de l'Arizona (États-Unis). Ils suggèrent ainsi qu'une planète de la taille de notre Terre ou de Mars pourrait être née parmi les géantes gazeuses avant d'être poussée bien au-delà de l'orbite de Neptune.
Car selon les astronomes, il y a quelque chose d'étrange dans la configuration actuelle de notre Système solaire. Ils soutiennent qu'il est peu probable que la partie externe de notre système se compose de quatre planètes géantes puis rien d'autre que des planètes naines. Leurs simulations montrent qu'il devrait effectivement exister des planètes d'autres tailles. Et l'ajout d'une planète rocheuse entre les géantes produit un modèle plus précis. Au moins concernant les premiers stades du développement de notre Système solaire. Ensuite, celle-ci a pu rejoindre les planètes naines. Ou même, être littéralement expulsée vers l'espace interstellaire.
Une planète trahie par les objets transneptuniens
Alors que les chercheurs espèrent en apprendre plus grâce aux télescopes de nouvelle génération qui scruteront bientôt le ciel avec une acuité sans précédent, des astronomes de l’université de l’Oklahoma (États-Unis) ont eux aussi modélisé l'évolution de notre Système solaire. De ses quatre planètes géantes. Et du million d'objets glacés qui peuplent le disque de la ceinture de Kuiper. Le tout sur pas moins de 4 milliards d'années !
Les modèles incorporant une neuvième planète montrent que les objets lointains -- ceux qui ne se rapprochent jamais à moins de 40 à 50 fois la distance entre la Terre et notre Soleil -- ont tendance à se rassembler sur des orbites qui présentent une inclinaison relativement faible par rapport au plan du Système solaire. Une caractéristique qui semble signer la présence d'une neuvième planète. Car elle n'apparaît pas sur les modèles à huit planètes.
Ainsi, à défaut de mettre la main sur cette neuvième planète dont tout le monde parle, observer ce rassemblement d'objets lointain pourrait bien constituer une nouvelle preuve indirecte de son existence. Là encore, il faudra attendre la mise en service de nouveaux instruments. Le Legacy Survey Space and Time (LSST) de l'observatoire Vera C. Rubin, par exemple. Il commencera à observer le ciel en 2023 et devrait être capable de détecter les objets transneptuniens que recherchent tant les astronomes.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire